mardi 10 mai 2011

Noyade


Il avait des yeux océan. Non, pas tout à fait. Ses yeux avaient la teinte un peu mystérieuse et insaisissable de la mer juste avant le lever du soleil, quand le premier rayon de lumière déchire l’obscurité. À ce moment précis, ce mince filet de lumière trace sur la surface miroitante de l’eau endormie un éclair fugitif, un rai. Ce trait de lumière impossible à nommer, ni bleu, ni gris, ni vert, mais toutes ces couleurs à la fois, ne zèbre le miroir qu’un fugitif moment, avant que le rose qui teinte le ciel à la naissance du jour ne vienne embrasser la surface de l’eau. En cet instant qui ne dure qu’un souffle, l’océan semble vivant, mouvant. Émouvant. C’est un spectacle éphémère dont on ne se lasse jamais et que l’aube fait revivre, jour après jour, pour le grand bonheur de la contemplative que je suis.
Dans ses yeux, cette fraction de seconde de perfection lumineuse, elle est éternelle. La première fois que je l’ai vu, j’ai tardé à l’apercevoir : de jolies lunettes à la monture discrète me renvoyaient le reflet de mon visage aux joues rosies par l’émotion et faiblement éclairées par les quelques lampes qui illuminaient la pièce où nous nous trouvions, si bien que je n’ai pas remarqué immédiatement ce qu’elles voilaient.   
Il m’a regardée et j’ai admiré son visage doux, fendu par une bouche aux lèvres roses et pleines. Pleines de promesses de volupté. J’ai suivi la ligne parfaite du nez pour remonter vers les yeux. Mon regard a ensuite apprécié la courbe exquise des sourcils noirs qui contrastaient dans son visage à la peau d’albâtre. Il a incliné doucement la tête, me permettant de croiser enfin son regard. 
À ce moment, je me suis noyée dans l’océan de ses yeux. Et je n’ai pas encore refait surface.
Mesmots Malangue Web Developer

vendredi 6 mai 2011

Haine rouge


Je le hais, ce sang qui coule entre mes cuisses et qui me nargue... 
Je hais cette douleur qui me plie en deux...
Je hais ce flux cataménial qui me renvoie en plein visage mon incapacité...
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mardi 3 mai 2011

Déclaration


«Je l'aime, la femme que je deviens dans ton lit», lui dis-je, allongée contre lui, nue.

Ses doigts abandonnèrent ma nuque où ils faisaient naître de délicieux frissons, vinrent se poser sous mon menton pour m'inciter à croiser son regard. 

«Moi aussi», murmura-t-il avant que l'océan de ses yeux ne m'engloutît...
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