lundi 19 septembre 2011

Faith


En partant de chez toi ce soir-là - c'était un jeudi chaud - j'étais bien loin de me douter que je ne te verrais plus jamais. Ce baiser que nous avons échangé sur le pas de ta porte, avant que je m'arrache à tes lèvres si douces, j'ignorais que c'était le dernier. La dernière fois que je te touchais. La dernière fois que j'entendais ta voix. La dernière fois. La dernière... J'ignorais qu'en fermant la porte derrière moi, ce soir-là, je fermais définitivement la porte à notre histoire.

Et ce soir, alors que tout est calme autour de moi, mes pensées s'égarent vers toi que j'ai aimé si fort... Je revois nos deux corps emmêlés, la douceur de ton visage, la blancheur de ta peau... Je plonge encore dans l'océan de tes yeux...

Je ne peux m'empêcher de penser que dans tes bras, j'ai vécu. Pour la première fois depuis longtemps. Peut-être pour la première fois depuis toujours...

Tu m'as dit, un jour, que tu voulais que plus tard, je me souvienne de toi comme celui avec qui j'aurais réalisé un ou plusieurs fantasme... Oui, c'est vrai, nous en avons concrétisé quelques-uns... Mais je me souviens surtout de ta tendresse, de nos rires et de la beauté de nos étreintes. 

Et j'ai beau savoir que tu ne reviendras pas, une parcelle de moi t'espère et t'attend...
Mesmots Malangue Web Developer

samedi 16 juillet 2011

Au cas où...


Je me sens ridicule et pathétique. Je l'ai espéré toute la nuit. Quand j'ai compris qu'il ne viendrait pas (en fait j'avais compris longtemps avant, je ne voulais seulement pas me l'avouer), j'ai pleuré. J'ai pleuré et je me suis dit "peut-être viendra-t-il demain matin..." Il est passé 15 heures, et je sais bien qu'il ne viendra pas. Je le sais, et pourtant, je l'espère... J'espère au moins un mot de sa part...

J'ai refusé une invitation à dîner, au cas où... Je sors un peu de la maison et je me greffe le sans-fil, au cas où... Je vérifie mes courriels aux demi-heures, au cas où... J'écris ces mots ici, au cas où...

Mais les larmes qui coulent et qui tombent font-elles du bruit, s'il n'y a que moi pour les entendre?



Mesmots Malangue Web Developer

samedi 25 juin 2011

Broken Wings


Je dois être trop sensible, ou immature...

Je suis blessée...
Blessée par ton silence, alors que je t'offrais de me donner à toi, pour la nuit... Pour toute une nuit! Blessée parce que ton silence me donne à penser que tu n'en as pas plus envie que ça, alors que moi, je passe mon temps à penser à toi... Blessée, parce que j'ai l'impression que tu m'éloignes... Que je m'attache trop et que ça te fait peur...
Blessée parce qu'au fond, c'est encore moi qui demande...

"How high can you fly with broken wings?"
Mesmots Malangue Web Developer

mardi 10 mai 2011

Noyade


Il avait des yeux océan. Non, pas tout à fait. Ses yeux avaient la teinte un peu mystérieuse et insaisissable de la mer juste avant le lever du soleil, quand le premier rayon de lumière déchire l’obscurité. À ce moment précis, ce mince filet de lumière trace sur la surface miroitante de l’eau endormie un éclair fugitif, un rai. Ce trait de lumière impossible à nommer, ni bleu, ni gris, ni vert, mais toutes ces couleurs à la fois, ne zèbre le miroir qu’un fugitif moment, avant que le rose qui teinte le ciel à la naissance du jour ne vienne embrasser la surface de l’eau. En cet instant qui ne dure qu’un souffle, l’océan semble vivant, mouvant. Émouvant. C’est un spectacle éphémère dont on ne se lasse jamais et que l’aube fait revivre, jour après jour, pour le grand bonheur de la contemplative que je suis.
Dans ses yeux, cette fraction de seconde de perfection lumineuse, elle est éternelle. La première fois que je l’ai vu, j’ai tardé à l’apercevoir : de jolies lunettes à la monture discrète me renvoyaient le reflet de mon visage aux joues rosies par l’émotion et faiblement éclairées par les quelques lampes qui illuminaient la pièce où nous nous trouvions, si bien que je n’ai pas remarqué immédiatement ce qu’elles voilaient.   
Il m’a regardée et j’ai admiré son visage doux, fendu par une bouche aux lèvres roses et pleines. Pleines de promesses de volupté. J’ai suivi la ligne parfaite du nez pour remonter vers les yeux. Mon regard a ensuite apprécié la courbe exquise des sourcils noirs qui contrastaient dans son visage à la peau d’albâtre. Il a incliné doucement la tête, me permettant de croiser enfin son regard. 
À ce moment, je me suis noyée dans l’océan de ses yeux. Et je n’ai pas encore refait surface.
Mesmots Malangue Web Developer

vendredi 6 mai 2011

Haine rouge


Je le hais, ce sang qui coule entre mes cuisses et qui me nargue... 
Je hais cette douleur qui me plie en deux...
Je hais ce flux cataménial qui me renvoie en plein visage mon incapacité...
Mesmots Malangue Web Developer

mardi 3 mai 2011

Déclaration


«Je l'aime, la femme que je deviens dans ton lit», lui dis-je, allongée contre lui, nue.

Ses doigts abandonnèrent ma nuque où ils faisaient naître de délicieux frissons, vinrent se poser sous mon menton pour m'inciter à croiser son regard. 

«Moi aussi», murmura-t-il avant que l'océan de ses yeux ne m'engloutît...
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jeudi 21 avril 2011

Constat


Les hommes de ma vie, je les aime mal...
Mesmots Malangue Web Developer

dimanche 13 février 2011

Lettre à sa femme


Madame,


Il m'a dit. D'une voix hésitante, tremblante même. Que nous devions cesser de nous voir. Parce que vous le lui aviez demandé. J'avais senti, dans ses derniers mots, que ma présence dans sa vie créait des tensions entre vous. Je savais bien que si un jour vous lui demandiez de choisir, je serais perdante. Je ne me suis jamais imaginé être la femme de sa vie. Je ne l'ai même jamais espéré. Le seul espoir que j'avais, c'était seulement que cet ultimatum prendrait plus de temps à survenir.

Votre jalousie, je peux la comprendre. Je l'ai redoutée parce qu'elle m'aparaissait légitime. 

Mais je ne peux m'empêcher de ressentir un grand vide. Une grande tristesse, aussi. Savez-vous ce que vous m'avez arraché en lui demandant de cesser de me voir? L'homme que vous aimez, madame, il était pour moi un refuge. Il était l'univers des possibles, un monde où une femme comme moi avait enfin la chance d'être désirée. Il était une petite parenthèse que j'ouvrais et pendant laquelle je n'avais plus mal d'être qui je suis parce que - ô bonheur suprême - ce "qui je suis" plaît à quelqu'un... Il était pour moi la petite lueur dans une nuit trop noire. La chaleur au coeur de l'hiver. Le baume, sur des plaies dont je ne pouvais plus faire taire la douleur. 

Je comprends votre jalousie. Mais je la déteste. Je la déteste, parce que maintenant, j'ai froid.
Mesmots Malangue Web Developer

vendredi 4 février 2011

Graben


Ou comment écrire un monologue à deux voix...

Mon lit est une prison.
Une île où deux solitudes cohabitent. Où deux solitudes habitent, en concomitance. Et entre les deux, un fossé qui semble de plus en plus grand. De plus en plus profond. Et j'ai le vertige. Tomber en bas du lit, ou tenter de franchir l'abîme? Les deux me font si peur...

Il me parle peu. Je lui parle trop. Il n'écoute qu'à moitié. Et rarement celle qui est importante. 

Il se love auprès de moi pour me consoler et me faire sentir qu'il m'aime alors que moi, ce que je veux vraiment, ce sont ses mains fouillant mon sexe qui l'appelle et le réclamme. Je ne veux que sa bouche, partout, qui me goûte et qui me dévore avec une gourmandise sans cesse renouvelée... Je ne demande que sa queue qui pénètre, que ce soit la bouche, la chatte, le cul... Je ne veux que sentir que je peux être objet de désir... Un peu... Je ne veux plus des mots. Ma tête sait qu'il m'aime. Mon coeur aussi... Mon corps ne s'en souvient plus. 

Et dans notre lit existent deux solitudes, parce que quand il se décide enfin à me toucher, c'est vide... Je ne ressens rien. Ses caresses, elles sont vides de sens. Quand il me fait l'amour, il s'enferme à l'intérieur de lui où il n'y a plus que les sensations de son corps qui existent... Une fois qu'il m'a pénétrée, plus de baisers, plus de caresses... Que le va-et-vient de son sexe dans le mien, jusqu'à l'explosion. La sienne. Rarement, très rarement la mienne. Et quand j'y parviens, c'est au bout de mes doigts, imaginant des caresses amoureuses et des baisers enflammés. Me réfugiant dans les souvenirs d'étreintes clandestines qui m'auront, au moins une fois dans ma vie, fait sentir femme et désirée. 

Faire l'amour, ce devrait être un échange. Un échange au centre duquel il y a le plaisir de l'autre... Parce que rien n'est plus beau ni plus émouvant que l'autre qui jouit lorsqu'on s'offre à lui...
Mais mon plaisir à moi, dans notre histoire, il n'est nulle part. 
Moi, dans notre histoire, je ne suis nulle part...

Il y a des soirs où je me demande pourquoi je m'inflige tout ça...
Mesmots Malangue Web Developer

vendredi 21 janvier 2011

Envie de pages blanches



Il y avait ce petit carnet dans lequel je transcrivais amoureusement tous les textes que j'ai écrits pour lui. J'avais même trouvé un titre qui faisait joli: De l'Ange au Loup. Un petit cadeau que je préparais pour son anniversaire. Et même si la nature de notre relation a dû changer avant que j'aie pu le lui offrir, je n'ai pas voulu renier ces mots... Ce carnet, il racontait notre histoire. Et elle avait été belle, cette histoire. Je le lui offrirais quand même...

Attablés dans un petit restaurant, nous discutions de tout et de rien. Je tentais de ne pas penser à ces quelques feuilles de papier, mais il me semblait que sur la nappe rouge, mon petit carnet faisait comme une tache beige. Un oiseau échoué dans une mer de sang. Effet dramatique. Lâcher prise... Je devais lâcher prise.

A-t-il remarqué combien ce fut difficile, pour moi, de m'en séparer? Symboliquement, en lui offrant ces mots, j'acceptais l'idée que ce "nous" que nous avions été ne serait jamais plus le même... Et ça me tuait, un peu...

Je l'observais, pendant qu'il lisait le petit mot que je lui avais écrit, pour accompagner mon présent. Il a fait une blague, cherchant peut-être à cacher son émotion, mais je l'ai vu. Il était touché. Ému. Il a ouvert le carnet et en a feuilleté les pages, souriant au souvenir de ces images que j'avais créées en pensant à nous...

Je regardais ses mains, incapable de supporter la vue de son visage à la fois ému et rêveur... Je regardais ses mains, tentant tant bien que mal de refouler le souvenir de leur douceur et de leur chaleur. Essayant de faire taire cette envie de les sentir sur ma peau...

Ses doigts faisaient défiler les pages, s'attardant sur le début d'un texte, frôlant les mots que ma plume avait tracés... Je le regardais feuilleter les pages de notre histoire et une vague de chagrin m'a submergée... Il tournait les pages, et j'ai soudainement pris conscience que notre histoire avait une fin... Les pages défilaient, il n'y en aurait bientôt plus qu'une, puis plus du tout... La fin de notre histoire... Ce nous, il avait une fin... Mon carnet n'avait plus de pages blanches sur lesquelles écrire une suite...

Il a été délicat, il n'a pas bronché lorsqu'il m'a vue essuyer une larme.
Mesmots Malangue Web Developer

mardi 11 janvier 2011

De l'eau dans ma plume


Au sortir d'une relation, le moindre petit élément du quotidien est susceptible de nous plonger dans un nuage de souvenirs. Une musique, un mets que nous avons dégusté avec l'être aimé, des lieux où nous nous sommes aimés... Une petite étincelle qui allume tout un brasier. 

Ce soir, je me suis regardée dans le miroir, et j'ai vu mes cheveux. Coiffés exactement comme il les aimait: bouclés, indomptés, sensuels. En une fraction de seconde, j'ai revu ses mains passer amoureusement - je ne crois pas qu'il se soit laissé aller à l'amour avec moi, mais il me plait d'écrire ce mot à son propos - dans ma tignasse indisciplinée. J'ai repensé à son regard si plein de désir. À ses baisers qui me faisaient le souffle court et les jambes molles.

J'ai dû m'accrocher au lavabo pour ne pas tomber. Et à ce moment-là, si j'avais pu, j'aurais tout abandonné pour revivre cet instant... Pour revivre ce moment où, dans ses bras, je me sentais belle et désirable. Cette petite éternité qui tient en quelques heures...

Et comme nous avons dû renoncer l'un à l'autre, j'essaie de toutes mes forces de faire taire cette envie de lui, mais la nuit, alors que le sommeil me vole le seul espoir d'un peu de chaleur, mes pensées ne savent qu'effleurer les contours de son corps. Dans le noir, je redessine le creux de son épaule que je me plaisais à effleurer de mes doigts et où j'enfouissais mon nez pour respirer l'odeur de sa peau...

Oh, l'odeur de sa peau... Ce que je donnerais pour pouvoir la respirer encore dans mes draps...

Et j'essaie de ne pas pleurer. J'essaie...

Il faut croire que mes yeux ne sont pas étanches...
Mesmots Malangue Web Developer